Apprendre une langue étrangère est en général chose difficile pour beaucoup de gens et en particulier pour les Vietnamiens qui rencontrent un grand nombre de difficultés au cours de l’apprentissage du français, car le vietnamien est une langue isolante, toutes les notions de mode, de temps et d’aspect en vietnamien s’expriment par des unités lexicales. Mais en français ces notions sont exprimées à la fois par les unités lexicales et par la morphologie des catégories variables. Alors la grammaire du français s’avèrerait beaucoup plus complexe.
Les apprenants vietnamiens qui apprennent le français se trouvent souvent dans l’embarras devant les phénomènes concernant les notions de temps, de modalité et de l’aspect. Parmi lesquelles, l’aspect est une notion très difficile à saisir même pour les français. Pour les apprenants vietnamiens, cette difficulté est double du fait de grande différence entre deux langues en matière d’encodage des données aspectuelles.
On sait que chaque langue doit trouver des moyens pour exprimer telle ou telle notion qui existe dans les autres langues. Le français recourt à plusieurs procédés pour décrire tous les types d’aspect comme : les formes verbales, les adverbes, les périphrases tandis que le vietnamien ignore certains moyens (par exemple les formes verbales, les périphrases). Cependant, le vietnamien possède un système très développé des moyens lexicaux qui jouent le rôle d’un morphème grammatical. C’est la différence des moyens d’expression aspectuels et aussi de leurs utilisations qui font apparaître les confusions dans l’expression ainsi que dans la compréhension de l’aspect en français chez les apprenants vietnamiens. Ils ont du mal à bien maîtriser les moyens d’expression aspectuelle en français notamment les périphrases verbales. Ils formulent des phrases incorrectes comme : *Paul est en train de malade. * Il est en train de pleuvoir. C’est parce qu’en vietnamien, on dit naturellement :Paul đang ốm/ Trời đang mưa. Dans ces cas, il s’agit de l’interférence de la langue maternelle dans l’acquisition de la langue étrangère.
La réflexion sur ces phénomènes nous ont poussé à choisir l’étude des expressions de l’aspect en français et leurs équivalents en vietnamien comme sujet de notre recherche. Nous espérons que ce travail pourrait contribuer à une présentation plus claire et plus opératoire sur l’utilisation des moyens d’expression aspectuelle en français ainsi qu’en vietnamien. Cependant, faute de temps et dans le cadre de ce mémoire, nous ne sommes pas en mesure de traiter à fond tous les problèmes de l’aspect, nous devons donc nous limiter à étudier certaines périphrases aspectuelles en français et leurs équivalents en vietnamien. Nous laisserons les autres problèmes concernant l’aspect pour un travail ultérieur.
Dans ce travail de recherche, nous nous sommes posées des questions suivantes :
- Quels sont les moyens d’expression de l’aspect en français ?
- Quels sont les emplois et valeurs des périphrases aspectuelles en français ?
- Comment et par quel moyen linguistique, ces nuances aspectuelles sont-elles exprimées en vietnamien ?
Pour le corpus d’analyse, nous avons choisi des exemples tirés des conversations quotidiennes, des énoncés dans certains romans français. Nous empruntons également des exemples dans les travaux déjà publiés des autres linguistes qui travaillent dans ce domaine.
86 trang |
Chia sẻ: superlens | Lượt xem: 2072 | Lượt tải: 1
Bạn đang xem trước 20 trang tài liệu Études des périphrases aspectuelles en français et leurs équivalents en vietnamien, để xem tài liệu hoàn chỉnh bạn click vào nút DOWNLOAD ở trên
UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ÉTRANGÈRES
Mémoire de fin d’études post-universitaires
ÉTUDES DES PÉRIPHRASES ASPECTUELLES EN FRANÇAIS ET LEURS ÉQUIVALENTS EN VIETNAMIEN.
NGHIÊN CỨU MỘT SỐ CỤM ĐỘNG TỪ DIỄN ĐẠT THỂ TRONG TIẾNG PHÁP VÀ CÁC CÁCH BIỂU ĐẠT TƯƠNG ĐƯƠNG TRONG TIẾNG VIỆT
Directeur de recherche: Mme Professeur-Docteur Vũ Thị Ngân.
Réalisé par : Nguyễn Thị Thu Hương
Hanoi 2007
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes vifs remerciements envers mon directeur de recherche, Madame le Professeur Vũ Thị Ngân pour le temps qu’elle a bien voulu consacrer à la relecture de ces pages et pour ses remarques précieuses. Sans son aide, ce mémoire n’aurait pas vu le jour.
Je voudrais aussi adresser mes remerciements chaleureux et sincères à mes professeurs de l’Ecole Supérieure de Langues Étrangères, Université Nationale de Hanoi à qui je dois les connaissances et le courage pour le travail de recherche.
Je remercie infiniment mes proches pour leur soutien moral durant la rédaction de ce mémoire sans lequel je n’aurais pas pu mener à bien ce travail.
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements 2
Table des matières 3
Introduction 7
CHAPITRE I : ASPECT EN FRANÇAIS 10
I. Définitions de l’aspect 10
II. Classement des types d’aspect 12
Aspect grammatical 12
1.1. Aspect accompli 14
1.2. Aspect inaccompli 14
1.3. Aspect global 14
1.4. Aspect sécant 14
1.5. Aspect prospectif 15
1.6. Aspect résultatif 15
Aspect lexical 15
2.1. Aspect imperfectif 16
2.1.1. États 16
2.1.2. Activités 17
2.2. Aspect perfectif 17
2.2.1. Accomplissements 17
2.2.2. Achèvements 18
CHAPITRE II : PÉRIPHRASES ASPECTUELLES EN FRANÇAIS 21
I. Définitions 21
II. Rôle des périphrases aspectuelles 22
Aspect prospectif 22
Aspect inchoatif 23
Aspect progressif 23
Aspect terminatif 23
Aspect résultatif 23
III. Caractéristiques des périphrases aspectuelles 23
Structure 24
Valeur lexicale 24
Position 24
IV. Emplois des périphrases aspectuelles 25
1. Périphrase à valeur prospective: Aller+infinitif 25
1.1 Particularités 25
1.2. Combinaison avec les procès 27
1.2.1 Combinaison avec les états 27
1.2.2. Combinaison avec les activités et les accomplissements 27
1.2.3. Combinaison avec les achèvements 28
2. Périphrases à valeur inchoative 29
2.1. Commencer à/de+infinitif 29
2.1.1. Commencer et ses prépositions 29
2.1.2. Combinaison avec les procès 32
- Combinaison avec les états 33
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 34
- Combinaison avec les achèvements 34
2.2. Se mettre à + infinitif 36
2.2.1 Particularités 36
2.2.2. Combinaison avec les procès 36
- Combinaison avec les états 36
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 37
- Combinaison avec les achèvements 38
3. Périphrases à valeur progressive 39
3.1. Être en train de + infinitif 39
3.1.1 Particularités 39
3.1.2. Combinaison avec les procès 41
- Combinaison avec les états 41
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 42
- Combinaison avec les achèvements 44
3.2. Continuer à +infinitif 46
3.2.1. Particularités 46
3.2.2. Combinaison avec les procès 48
- Combinaison avec les états 49
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 49
- Combinaison avec les achèvements 50
4. Périphrases à valeur terminative 50
4.1. Particularités 50
4.2. Cesser de + infinitif 51
4.2.1. Combinaison avec les états 51
4.2.2.Combinaison avec les activités et les accomplissements 52
4.2.3. Combinaison avec les achèvements 53
4.3. Finir de + infinitif 54
4.3.1. Combinaison avec les états 54
4.3.2. Combinaison avec les activités et les accomplissements 55
4.3.3. Combinaison avec les achèvements 56
Chapitre III. Particules équivalentes en vietnamien des périphrases aspectuelles 58
I. Aspect en vietnamien 58
1. A propos de temps et d’aspect en vietnamien 58
2. Types de procès 59
2.1. Verbes d’état 59
2.2. Verbes d’activité 59
2.3. Verbes d’accomplissement 60
2.4. Verbes d’achèvement 60
3. Classement des aspects 60
3.1. Aspect accompli 61
3.2. Aspect progressif 61
3.3. Aspect itératif 61
3.4. Aspect prospectif 61
3.5. Aspect inchoatif 62
3.6. Aspect terminatif 62
3.7. Aspect résultatif 62
4. Moyens d’expression 62
4.1. Particules antéposées du verbe 63
4.2. Particules postverbales 63
II. Particules équivalentes des périphrases aspectuelles 64
Aller+infinitif et sắp/sẽ 64
Définitions 64
Emplois de sắp/sẽ 64
Présence obligatoire de sẽ 65
Présence obligatoire de sắp 66
Remarques 66
Être en train de + infinitif et đang 68
Définitions 68
Emplois de đang 69
Remarques 74
Finir de + infinitif /xong 75
3.1. Définitions 75
3.2.Emplois de xong 75
3.3. Remarques 77
4. Cesser de + infinitive /Ngừng, Thôi 77
4.1. Définitions 77
4.2. Emplois de ngừng/ thôi 77
3.4. Remarques 79
CONCLUSION 81
BIBLIOGRAPHIE 83
INTRODUCTION
Apprendre une langue étrangère est en général chose difficile pour beaucoup de gens et en particulier pour les Vietnamiens qui rencontrent un grand nombre de difficultés au cours de l’apprentissage du français, car le vietnamien est une langue isolante, toutes les notions de mode, de temps et d’aspect en vietnamien s’expriment par des unités lexicales. Mais en français ces notions sont exprimées à la fois par les unités lexicales et par la morphologie des catégories variables. Alors la grammaire du français s’avèrerait beaucoup plus complexe.
Les apprenants vietnamiens qui apprennent le français se trouvent souvent dans l’embarras devant les phénomènes concernant les notions de temps, de modalité et de l’aspect. Parmi lesquelles, l’aspect est une notion très difficile à saisir même pour les français. Pour les apprenants vietnamiens, cette difficulté est double du fait de grande différence entre deux langues en matière d’encodage des données aspectuelles.
On sait que chaque langue doit trouver des moyens pour exprimer telle ou telle notion qui existe dans les autres langues. Le français recourt à plusieurs procédés pour décrire tous les types d’aspect comme : les formes verbales, les adverbes, les périphrases…tandis que le vietnamien ignore certains moyens (par exemple les formes verbales, les périphrases). Cependant, le vietnamien possède un système très développé des moyens lexicaux qui jouent le rôle d’un morphème grammatical. C’est la différence des moyens d’expression aspectuels et aussi de leurs utilisations qui font apparaître les confusions dans l’expression ainsi que dans la compréhension de l’aspect en français chez les apprenants vietnamiens. Ils ont du mal à bien maîtriser les moyens d’expression aspectuelle en français notamment les périphrases verbales. Ils formulent des phrases incorrectes comme : *Paul est en train de malade. * Il est en train de pleuvoir. C’est parce qu’en vietnamien, on dit naturellement :Paul đang ốm/ Trời đang mưa. Dans ces cas, il s’agit de l’interférence de la langue maternelle dans l’acquisition de la langue étrangère.
La réflexion sur ces phénomènes nous ont poussé à choisir l’étude des expressions de l’aspect en français et leurs équivalents en vietnamien comme sujet de notre recherche. Nous espérons que ce travail pourrait contribuer à une présentation plus claire et plus opératoire sur l’utilisation des moyens d’expression aspectuelle en français ainsi qu’en vietnamien. Cependant, faute de temps et dans le cadre de ce mémoire, nous ne sommes pas en mesure de traiter à fond tous les problèmes de l’aspect, nous devons donc nous limiter à étudier certaines périphrases aspectuelles en français et leurs équivalents en vietnamien. Nous laisserons les autres problèmes concernant l’aspect pour un travail ultérieur.
Dans ce travail de recherche, nous nous sommes posées des questions suivantes :
Quels sont les moyens d’expression de l’aspect en français ?
Quels sont les emplois et valeurs des périphrases aspectuelles en français ?
Comment et par quel moyen linguistique, ces nuances aspectuelles sont-elles exprimées en vietnamien ?
Pour le corpus d’analyse, nous avons choisi des exemples tirés des conversations quotidiennes, des énoncés dans certains romans français. Nous empruntons également des exemples dans les travaux déjà publiés des autres linguistes qui travaillent dans ce domaine.
En ce qui concerne la méthodologie de recherche, nous nous appuyons essentiellement sur l’ensemble des méthodes analytique, descriptive, comparative et synthétique. En analysant le corpus choisi, nous essayerons de dégager le contenu sémantique et déterminer les emplois, les valeurs aspectuelles de certaines périphrases verbales les plus utilisées en français. En fonction des résultats de ces analyses, nous essayerons de trouver des équivalents en vietnamien en donnant des remarques concernant leurs différences et leurs ressemblances.
Notre mémoire comprend trois chapitres :
Dans le premier chapitre, nous présenterons les fondements théoriques concernant l’aspect du français tels que la définition de l’aspect, la typologie de l’aspect, les caractéristiques des procès.
Le deuxième chapitre sera consacré à des définitions de la périphrase verbale en général et à celles de la périphrase aspectuelle en particulier. Nous réserverons une grande place à l’analyse du corpus afin de confirmer le rôle, la valeur et la combinaison avec les procès de certaines périphrases aspectuelles.
Dans le troisième chapitre, nous aborderons d’abord l’aspect en vietnamien et puis l’analyse de certains marqueurs aspectuels équivalents aux périphrases aspectuelles françaises présentées dans le chapitre précédent.
CHAPITRE I : ASPECT EN FRANÇAIS.
I. DÉFINITIONS.
A notre connaissance, la notion de l’aspect, apparue au dix-neuvième siècle dans la grammaire russe, fait l’objet de nombreuses études de grands linguistes dans le monde entier. En français, elle est abordée plus tard, c’est jusqu’aux années 20 du vingtième siècle que Gustave Guillaume qui a mis le premier véritable effort de théorisation des phénomènes aspectuels. Il oppose le temps externe qui sert de cadre aux états et aux événements qui permet de les situer les uns par rapport aux autres ou par rapport à des datations plus ou moins précises, et le temps interne à ces états et événements qui constitue leur durée. On réserve aujourd’hui le terme temps pour désigner le temps externe, alors que le temps interne est dénoté par celui d’aspect. Hors ses emplois, d’autres linguistes procèdent aux recherches dont le but principal est de résoudre le problème de l’aspect dans toute sa complexité, dans toute la multiplicité des relations aspectuelles. Ils donnent les différentes définitions de l’aspect selon leurs points de vue et nous en citons ici quelques-unes afin de pouvoir trouver ses principales caractéristiques.
Selon Aslanides dans “Grammaire du français, 2001” : «L’aspect est la catégorie par laquelle l’énonciateur conçoit le déroulement interne d’un procès»
Ou bien, l’aspect, c’est «Le procès considéré sous l’angle de son développement interne» (C. Baylon, Grammaire systématique de la langue française, 1995.)
«Toute référence temporelle intérieure au procès» ( T.Pohl, Le français moderne, 1964) (cité par Baylon)
Les définitions sont nombreuses mais elles ne sont pas vraiment contradictoires. Nous trouvons que la définition de M. Riel et al ( Grammaire méthodique du français, 2001.) est plus complète.
«D’un point de vue interne, le procès peut être envisagé en lui-même sous l’angle de son déroulement interne. En effet, indépendamment de toutes considérations chronologiques, tout processus implique en lui-même, une durée plus ou moins longue pour se développer et se réaliser. On peut concevoir ce déroulement interne de la façon globale ou l’analyser dans ses phases successives (de son début à sa fin). Le passé simple, “il voyagea” présente globalement le procès passé alors que dans “il se mit à voyager”, la périphrase verbale “se mettre à” saisit le procès à son début. Toutes ces façons d’envisager le déroulement du procès relèvent de l’aspect.»
Tout procès demande en effet pour s’accomplir une certaine durée qui implique une borne initiale, un laps de réalisation et une borne finale. On peut les décrire dans le schéma comme suit :
A B
------------[--------------]-------------
(A : terme initial, B : terme final, A-B : laps de réalisation,)
Le point de l’événement (T’) peut se situer en différents endroits selon la perception du procès . Si celui-ci est non encore commencé (il va voyager) le point T’ sera situé avant la borne initiale.
------------T’[--------------]-------------
Si le procès est accompli (il a voyagé) le point T’ sera situé après la borne finale, indiquant que son terme a été atteint
------------[--------------]T’-------------
Les différentes positions occupées par le repère T’ illustrent différentes perceptions du procès, saisi aux différentes phases de son déroulement. Si le procès est en cour d’accomplissement, T’ peut avoir certaines positions entre les deux bornes (tout près de la borne initiale, la borne finale ou la continuation).
II. CLASSEMENT DES TYPES D’ASPECT.
Guillaume, le linguiste d’avant-garde qui fonde la théorie de l’aspect, propose que l’aspect se révèle de manière générale dans le système verbal français et appartient à toutes les étapes de la réalisation temporelle. Il distingue deux aspects en français : l’aspect inaccompli (exprimé par les formes simples du verbe) et l’aspect accompli (exprimé par les formes composés du verbe). À côté, certains d’autres linguistes cherchent à établir les différents moyens linguistiques et les diverses notions aspectuelles correspondantes. Dans cette tâche, on peut suivre une démarche onomasiologique, en distinguant d’abord les différentes notions aspectuelles pour arriver aux divers moyens linguistiques qui les expriment et à l’inverse. Les moyens linguistiques les plus étudiés appartiennent à deux catégories : l’aspect lexical pour les notions aspectuelles contenues dans le groupe verbal (verbe et argument), l’aspect grammatical, pour les notions aspectuelles exprimées par la flexion verbale.
L’aspect lexical correspond au type de procès (activité, état, accomplissement, achèvement) exprimé par le lexème verbal et son environnement actanciel. L’aspect grammatical définit le mode de présentation du procès (accompli, inaccompli, itératif…) tel qu’il est indiqué essentiellement par les marqueurs grammaticaux (temps morphologiques, co-verbes, adverbes d’aspect…)
1. Aspect grammatical :
Le modèle de représentations aspectuo-temporelles de L.Gosselin (1997) met en œuvre quatre types d’intervalles disposés sur l’axe de temps. Chaque intervalle qui est présenté par un couple de points marquant les bornes, est pourvu d’une signification cognitive spécifique :
- L’intervalle du procès correspond au procès lui-même (tel qu’il est exprimé par le prédicat verbal, indépendamment des marques d’aspect grammatical), présenté par [B1, B2].
- L’intervalle de référence qui présente ce qui est perçu/montré sur l’axe temporel est noté par [I, II].
- L’intervalle de l’énonciation qui correspond à la durée entre le début et la fin de l’énonciation est noté par [01, 02].
- L’intervalle de circonstanciel exprimé par les compléments circonstanciels de temps qui servent à localiser l’intervalle du procès et /ou l’intervalle de référence est noté par [ct1, ct2].
Et l’aspect grammatical se trouve défini comme la relation entre l’intervalle de référence [I,II] (ce qui est perçu et montré sur l’axe temporel) et l’intervalle de procès [B1, B2]. [I,II] est l’intervalle choisi par le locuteur pour asserter le procès à décrire. En changeant cet intervalle, le locuteur change de perspective et le procès à décrire aura des propriétés différentes. Entre l’intervalle de référence et l’intervalle de procès, il existe de différents types de relation :
- Si [I, II] est inclus dans le [B1, B2], on ne peut pas voir tout le procès. On ne sait qu’il est en cours.
- Si [I, II] inclut le [B1, B2], on voit tout le procès
- Si [I, II] entre en intersection avec le [B1, B2] µ la fin, on sait que le procès a terminé.
- Si [I, II] est avant le [B1, B2], on prédit que le procès va avoir lieu.
Nous avons par conséquent des aspects grammaticaux différents que nous représenterons par des schémas dans lesquels le fil du temps est représentés par celui des points (….)
1.1. Aspect accompli.
Cet aspect nous fait voir l’état résultant du procès. C’est-à-dire qu’il traduit le procès au-delà de son terme, comme étant réalisé, achevé. L’aspect accompli est exprimé par les formes composées. L’intervalle [I, II] est postérieur à [B1, B2]. Ex : Il a terminé sa soupe (depuis 5 minutes)
……………B1…….B2……...I……..II………..
Aspect inaccompli
L’aspect inaccompli ne présente qu’une partie du procès. Autrement dit, le procès est vu en cours d’accomplissement et il est exprimé par les formes simples des verbes. L’intervalle de référence [I, II] est inclus dans celui du procès [B1, B2]. (Les bornes initiale et finale du procès ne sont pas prises en compte). Ex : Il mangeait sa soupe.
………B1……..I……..II………B2……….
1.3. Aspect global.
Le procès est perçu de l’extérieur, dans sa globalité, considéré comme un tout indivisible. Il est montré dans son intégralité. Dans ces cas, [I, II] coïncide avec [B1, B2]. Cet aspect est présenté par le passé simple et le futur simple. Ex : Il mangea sa soupe.
I II
………..B1……….B2……….
1.4. Aspect sécant.
Avec l’aspect sécant, l’intervalle de référence est envisagé sans limites ; il est perçu de l’intérieur et découpé en deux parties : une partie réelle nette et une partie virtuelle floue, à cause de l’effacement de la limite finale.
1.5. Aspect prospectif.
Cet aspect présente la phase préparatoire du procès. L’intervalle de référence [I, II] est antérieur à l’intervalle du procès [B1, B2]. Pour décrire l’aspect prospectif, le français utilise la périphrase : aller+ verbe infinitif
Ex : Il va sortir (car il est habillé)
…………I………II…………B1……….B2………..
Pour insister sur le dégrées d’approchement entre [I, II] et [B1, B2], on peut aussi utiliser d’autres moyens lexicaux comme la périphrase : être sur le point de + verbe infinitif.
Ex : Quand vous êtes arrivés, j’étais sur le point de partir.
1.6. Aspect résultatif
L’intervalle de référence est postérieur à l’intervalle du procès. Cet aspect peut être marqué de deux moyens, soit par la périphrase venir de+ verbe infinitif soit par les formes verbales.
………….B1……….B2……….I…………II…………..
2. Aspect lexical.
L’aspect lexical désigne les notions temporelles incluses dans la sémantique du prédicat minimal, comprenant le verbe et son argument (ex : finir le devoir). Il exprime de quelle manière se déroule le procès qu’il envisage. ‘Éclater’ suppose un procès instantané et ‘dormir’ un procès qui dure. Ces traits sémantiques constituent ce que les linguistiques appellent mode de procès (ou mode d’action). Les modes de procès ont une dimension aspectuelles en ce qu’ils indiquent comment se manifeste le déroulement du procès, mais ils sont rattachés au signifié de chaque acception du verbe, et aussi aux prédicats verbaux. En fonction du mode de procès du verbe, on distingue quatre classes fondamentales dont les deux premiers appartiennent à l’aspect imperfectif et les deux derniers à l’aspect perfectif
2.1. Aspect imperfectif
Riegel et al (2001) propose que l’aspect imperfectif envisage le procès dans son déroulement, sans visée à un terme final. Le procès est engagé dès que le seuil initial est franchi et il est perçu comme indéfini et prolongeable, à moins qu’un événement extérieur ne vienne l’interrompre (l’action de marcher est engagée dès qu’on a fait un pas et elle peut linguistiquement se prolonger indéfiniment, même si en réalité elle est bornée par le temps, la fatigue ou d’autres contraintes extérieures). En effet, l’aspect perfectif est