Le travail en groupe n’est pas du tout une notion nouvelle pour ne pas dire qu’elle
est actuellement devenue très populaire, surtout dans le monde professionnel. Depuis
plusieurs années, cette notion entre également dans le monde d’enseignement et est
demeurée “l’outil” de réforme d’éducation dans de nombreux pays.
À l’époque actuelle d’intégration internationale dans tous les domaines, il est
raisonnable que l’éducation nationale s’approprie cet outil. En effet, le travail en groupe
commence à intéresser les enseignants, surtout ceuxde langues étrangères. D’une part, la
maîtrise d’une langue étrangère offre aux enseignants de langues étrangères plus
d’opportunités de connaître des méthodes d’enseignement nouvelles dans le monde.
D’autre part, ces enseignants comprennent que l’apprentissage de la langue étrangère,
surtout celui de la compétence d’expression orale, exige le plus d’interactions possible.
C’est une condition nécessaire à sa bonne acquisition et le travail en groupe leur
permettrait d’en créer plus aux apprenants dans leur processus d’apprentissage que le
travail individuel ou le travail en classe entière. C’est la raison pour laquelle les
enseignants de langues étrangères ont tendance à faire entrer de plus en plus le travail en
groupe dans leurs pratiques d’enseignement, surtoutdans l’enseignement de l’expression
orale.
Pourtant, en tant qu’enseignante du Département de français de l’École Normale
Supérieure de Hanoï (ENSH), en observant l’application de ce type d’activité de nos
collègues et en constatant son manque d’efficacité à travers les résultats médiocres des
étudiants en expression orale, nous trouvons qu’il faudrait des modifications pour en
assurer la bonne mise en pratique permettant aux apprenants de bénéficier des avantages de
cette activité très prometteuse et de favoriser leur acquisition de la compétence
d’expression orale, qui constitue, parmi les quatrecompétences communicatives, celle la
plus importante pour la plupart des apprenants de langues étrangères à l’heure actuelle.
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1
INTRODUCTION
Le travail en groupe n’est pas du tout une notion nouvelle pour ne pas dire qu’elle
est actuellement devenue très populaire, surtout dans le monde professionnel. Depuis
plusieurs années, cette notion entre également dans le monde d’enseignement et est
demeurée “l’outil” de réforme d’éducation dans de nombreux pays.
À l’époque actuelle d’intégration internationale dans tous les domaines, il est
raisonnable que l’éducation nationale s’approprie cet outil. En effet, le travail en groupe
commence à intéresser les enseignants, surtout ceux de langues étrangères. D’une part, la
maîtrise d’une langue étrangère offre aux enseignants de langues étrangères plus
d’opportunités de connaître des méthodes d’enseignement nouvelles dans le monde.
D’autre part, ces enseignants comprennent que l’apprentissage de la langue étrangère,
surtout celui de la compétence d’expression orale, exige le plus d’interactions possible.
C’est une condition nécessaire à sa bonne acquisition et le travail en groupe leur
permettrait d’en créer plus aux apprenants dans leur processus d’apprentissage que le
travail individuel ou le travail en classe entière. C’est la raison pour laquelle les
enseignants de langues étrangères ont tendance à faire entrer de plus en plus le travail en
groupe dans leurs pratiques d’enseignement, surtout dans l’enseignement de l’expression
orale.
Pourtant, en tant qu’enseignante du Département de français de l’École Normale
Supérieure de Hanoï (ENSH), en observant l’application de ce type d’activité de nos
collègues et en constatant son manque d’efficacité à travers les résultats médiocres des
étudiants en expression orale, nous trouvons qu’il faudrait des modifications pour en
assurer la bonne mise en pratique permettant aux apprenants de bénéficier des avantages de
cette activité très prometteuse et de favoriser leur acquisition de la compétence
d’expression orale, qui constitue, parmi les quatre compétences communicatives, celle la
plus importante pour la plupart des apprenants de langues étrangères à l’heure actuelle.
C’est dans le souhait de faire des propositions pédagogiques afin d’améliorer le
travail en groupe dans l’enseignement de l’expression orale aux étudiants de première
année que nous menons cette recherche intitulée : “Pour améliorer le travail en groupe
dans l’enseignement de l’expression orale aux étudiants de première année du
Département de français de l’École Normale Supérieure de Hanoï”.
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PROBLÉMATIQUE
1. Raisons du choix du sujet de recherche
1.1. Contexte théorique
Un article d’Abdullah et Jacobs1 présente de façon très claire et synthétique les
théories sous-jacentes spécifiques aux cours de langue qui viennent en faveur du travail en
groupe, une forme d’organisation de l’apprentissage apparaissant officiellement dans les
années 1970, qui sera définie plus précisément dans le cadre théorique de la recherche. Ces
théories mettent l’accent sur des aspects différents de l’apprentissage des langues.
En premier lieu, c’est la théorie de l’input de Krashen (1984). Cette théorie
considère l’exposition à la langue dans un contexte où le niveau d’anxiété est bas comme
la variable essentielle, sinon unique, de l’apprentissage des langues étrangères. De ce point
de vue, le travail en groupe affirme sa potentialité car le groupe constitue, pour
l’apprenant, un environnement motivant, moins anxiogène que la classe.
En deuxième lieu, il s’agit de la théorie des interactions dont les auteurs
représentatifs sont Gass & Varonis (1985), Larsen-Freeman et Long (1991). Selon cette
théorie, l’interaction est la condition nécessaire et suffisante de l’acquisition réussie d’une
langue étrangère. De ce point de vue, l’apprentissage en petits groupes comporte nettement
des potentialités. En effet, les interactions entre les élèves dans un petit groupe sont plus
fréquentes que dans la classe entière. En outre, l’hétérogénéité des groupes augmente les
chances de négociation, donc l’interaction des apprenants. Il faut aussi ajouter que le
travail en groupe aide les élèves à développer des stratégies d’interaction efficace.
Enfin, il s’agit de la théorie de l’output de Swain (1985) selon laquelle l’input
compréhensible est nécessaire pour l’apprentissage d’une langue étrangère mais insuffisant
pour qu’il y ait acquisition: pour ce faire, l’apprenant aurait également besoin
d’opportunités significatives de production. Le fait de parler ou d’écrire la langue qu’on
apprend, et non simplement de l’écouter ou la lire, présente plusieurs avantages. En
particulier, il incite l’apprenant à prêter attention aux caractéristiques formelles de la
langue (ainsi, il est bien plus nécessaire de connaître les règles relatives à l’ordre des mots
lorsqu’il s’agit de s’exprimer que lorsqu’il s’agit de comprendre un message). Il permet
aussi à l’apprenant de vérifier si les hypothèses qu’il fait sur la base de ce qu’il entend sont
1 Abdullah et Jacobs, cité par Huard H., Travail en groupe, 3000 ans d’expérience à partager, 2004 : 5
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correctes, ou de les affiner: ainsi, c’est en utilisant lui-même une expression qu’il croit
comprendre qu’il pourra éventuellement constater que celle-ci ne veut pas dire exactement
ce qu’il croyait ou ne peut s’utiliser que dans un certain contexte (par exemple dans le
cadre de relations informelles). De ce point de vue, le travail en groupe se montre utile car
les opportunités de prise de parole sont plus nombreuses quand la classe est divisée en
sous-groupes et que la structuration du travail équilibre les chances de parler de chacun des
apprenants.
Les bases théoriques initiales ci-dessus sont suffisamment solides pour nous inciter
à entamer notre recherche sur le travail en groupe dans le désir de faire bénéficier par les
apprenants de ses avantages dans l’apprentissage de langues étrangères et surtout dans
l’acquisition de la compétence d’expression orale, qui exige le plus d’occasions
d’interactions, de prise de parole parmi les compétences communicatives pour assurer sa
bonne acquisition, ce qui est affirmé par l’approche communicative “c’est en
communiquant qu’on apprend à communiquer” (Martinez, 2006 : 75)
1.2. Contexte pratique
Dans l’approche communicative, l’expression orale constitue avec les trois autres
compétences (expression écrite, compréhension écrite, compréhension orale) un objectif
fondamental de l’enseignement des langues et on enseigne toutes ces quatre habiletés
langagières (compétences/aptitudes/“skills” en anglais). Le choix de la compétence à
développer dépend des besoins langagiers des apprenants. Par exemple, l’apprenant qui
veut assister à une conférence sur la médecine suivra préalablement un cours de langue
pour développer la compréhension orale et l’expression orale. Dans un autre cas,
l’apprenant qui désire lire des journaux en français choisira un cours pour développer la
compréhension écrite. Pourtant, on peut affirmer qu’à l’heure actuelle, parmi les quatre
compétences, savoir s’exprimer à l’oral est une aptitude primordiale pour la plupart des
apprenants de langues étrangères. Et en se basant sur le point de vue de l’approche
communicative “c’est en communiquant qu’on apprend à communiquer” (Martinez, 2006 :
75) ainsi que sur la théorie des interactions et la théorie de l’output susmentionnées, nous
comprenons que les interactions jouent un rôle primordial pour l’acquision de la
compétence d’expression orale.
Pourtant, nous constatons que les apprenants de français n’ont pas encore beaucoup
d’occasions de pratiquer l’oral de la langue apprise. Pour la plupart des étudiants, y
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compris les étudiants de notre Département de français de l’École Normale Supérieure de
Hanoï (ENSH), l’usage oral de cette langue étrangère se limite dans la salle de classe. En
dehors de la classe, ils utilisent toujours la langue maternelle. Cependant, même dans les
cours de langue, les apprenants n’ont pas la possibilité de pratiquer régulièrement le
français. Les raisons en sont nombreuses.
D’abord, c’est à cause du temps limité accordé à l’enseignement de cette
compétence. Dans les trois premières années universitaires, il y a 12 séances de 45 minutes
par semaine à l’enseignement alternatif des quatre compétences dont trois sont consacrées
à l’expression orale. À partir du 4è semestre, les étudiants n’ont que huit séances de 45
minutes pour la pratique de la langue française par semaine, soit deux séances de 45
minutes pour l’expression orale. De plus, en un tel temps, l’effectif des apprenants dans
une classe est élevé (de 25 à 38 étudiants). Ce nombre est nettement supérieur à l’effectif
standard d’une classe de langue selon ce qui est affirmé par Christian Puren (1998)
“chaque élève peut prendre la parole dans une classe de 20”. Cela “contribue” à rabaisser
les occasions de prendre la parole des apprenants. En outre, il faut prendre en compte les
caractéristiques psychologiques des apprenants vietnamiens. Beaucoup n’osent pas prendre
la parole par la timidité, la honte ou la peur de faire des erreurs. Pour ce type d’apprenants,
le silence est d’or et la non-participation les rassure. Et un autre facteur qui empêche les
interactions des appreants, c’est la hétérogénéité de niveau des apprenants. Cette réalité est
actuellement considérée comme inévitable dans notre Département. D’une part, c’est
l’hétérogénéité de niveau au sein des étudiants qui ont appris le français avant l’entrée dans
notre Département. Ces étudiants ont suivi différents cursus d’apprentissage de français (3
ans, 7 ans, 12 ans). D’autre part, il y a des étudiants qui ont appris l’anglais au lycée et ne
connaissent pas par conséquent le français. En effet, depuis l’année scolaire 2007-2008,
notre Département a recruté à la fois les deux types de publics.
Cette réalité pourrait expliquer le fait que les interactions des étudiants en cours
d’expression orale sont très restreintes. Face à cette réalité, avec le désir de l’améliorer
ainsi que de créer plus d’interactions aux apprenants, ce qui est nécessaire à l’acquisition
de la compétence d’expression orale, le travail en groupe est jusqu’à maintenant la forme
d’organisation de l’apprentissage la plus utilisée des enseignants lors des activités orales.
Pourtant, il semble que le travail en groupe organisé par les enseignants ne soit pas
vraiment efficace et ne réponde pas encore aux souhaits des apprenants. Une preuve est
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que le résultat de l’épreuve d’expression orale laisse à désirer: les notes des étudiants de la
promotion K54 (2004 – 2008) avant leur sortie d’école en expression orale au septième
semestre sont inquiétantes. La moyenne n’est que 5.7 sur 10 et le nombre des étudiants qui
doivent repasser l’examen représentent 26.3% des candidats (5 sur 19 étudiants).
En tant qu’enseignante de français à l’École Normale Supérieure de Hanoï, cette
vérité nous préoccupe beaucoup et nous obsède tout au long de nos pratiques
d’enseignement. Avec des connaissances théoriques acquises et nos expériences
d’enseignement, nous avons décidé d’entamer ce travail de recherche qui a pour titre
“Pour améliorer le travail en groupe dans l’enseignement de l’expression orale aux
étudiants de première année du Département de français de l’École Normale Supérieure
de Hanoï”. Cette recherche vise à mettre en évidence les problèmes de la pratique de
travail en groupe dans les activités orales et leurs causes afin de l’améliorer dans l’espoir
de faire bénéficier par les étudiants des avantages de cette forme d’organisation de
l’apprentissage, très utiles à l’acquision d’une langue étrangère en générale et de la
compétence d’expression orale en particulier. Avec une organisation appropriée de
l’enseignant, cette formule de travail permertrait aux apprenants d’avoir plus d’occasions
de pratiquer la langue, plus d’échanges, un esprit coopératif; de savoir fonctionner en
groupe, une compétence essentielle dans le monde d’aujourd’hui. Nous avons choisi les
étudiants en première année comme le public de recherche car nous désirons les habituer
dès la première année universitaire à cette forme de travail, ce qui, nous croyons, est aussi
très profitable à leur apprentissage d’autres matières et à leur vie professionnelle plus tard.
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2. Questions et hypothèses de recherche
Pour entreprendre ce travail de recherche, nous partons des questions suivantes:
o Question 1: Quels sont les problèmes majeurs existant dans la pratique du travail en
groupe dans l’enseignement de l’expression orale aux étudiants de première année du
Département de français de l’ENSH?
o Question 2: Quelles sont leurs causes?
o Question 3: Quelles sont les solutions à ces problèmes?
Nos connaissances sur la théorie de travail en groupe ainsi que nos années d’expériences
d’enseignement à ce type de public dans cet établissement nous permettent d’émettre les
hypothèses suivantes:
o Hypothèse 1: Les problèmes majeurs existant dans la pratique du travail en groupe
seraient la participation inégale des membres et le manque de coopération entre les
membres du groupe.
o Hypothèse 2: Les causes de ces problèmes viendraient du fait que les enseignants ne
créent pas encore l’interdépendance positive et la responsabilité individuelle dans les
étapes du travail en groupe. En outre, ils ne feraient pas encore attention aux habiletés
coopératives qui sont indispensables à cette forme d’organisation de l’apprentissage.
o Hypothèse 3: Les enseignants devraient penser à créer l’interdépendance positive et la
responsabilité individuelle dans toutes les étapes du travail en groupe (préparation,
déroulement, évaluation) et il faudrait également qu’ils fassent attention à inciter la
coopération au sein de chaque groupe.
3. Objectifs de la recherche
Ce travail de recherche vise par conséquent aux objectifs suivants:
o Déceler les problèmes de la pratique du travail en groupe dans l’enseignement de
l’expression orale aux étudiants de première année du Département de français de
l’ENSH et leurs causes.
o Faire des propositions pédagogiques pour améliorer cette pratique dans
l’enseignement de l’expression orale à ce type de public.
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4. Méthodologie de recherche
Afin de trouver les réponses aux questions de recherche et d’atteindre les objectifs
visés, dans cette recherche-action, nous avons recours à différentes méthodes et techniques
de recherche. D’abord, la méthode synthétique nous permet de construire le fondement
théorique de ce mémoire. Ensuite, les méthodes descriptive et analytique et les techniques
d’investigation par enquête et entrevue sont aussi mises en œuvre pour identifier les
problèmes dans la pratique du travail en groupe pour enseigner l’expression orale aux
étudiants de première année du Département de français - ENSH. Enfin, il s’agit de la
méthode expérimentale qui s’applique aux propositions pédagogiques proposées pour
améliorer le travail en groupe dans l’enseignement de l’expression orale afin d’en évaluer
l’efficacité et la pertinence.
Quant aux données recueillies pour vérifier nos hypothèses de recherche, nous les
avons analysées avec deux catégories d’analyse: l’analyse quantitative et l’analyse
qualitative.
5. Structure de la recherche
Outre l’introduction, la problématique et la conclusion, notre mémoire se compose
de trois chapitres:
Le premier chapitre constitue le cadre théorique du mémoire. Nous y abordons
d’abord les points théoriques essentiels relatifs à la compétence d’expression orale.
Ensuite, nous esquissons un panorama du travail en groupe: sa définition, ses composantes
et ses avantages.
Le deuxième chapitre est destiné à la découverte des problèmes dans la pratique du
travail en groupe dans l’enseignement de l’expression orale aux étudiants de première
année du Département de français, ENSH et de leurs causes. Dans ce chapitre, nous
dressons dans un premier temps l’état des lieux de l’enseignement/apprentissage de
l’expression orale dans notre Département. Nous présentons par la suite les deux enquêtes
menées auprès des étudiants et des enseignants, instruments de recherche qui nous ont
permis de collecter des données soumises à nos analyses pour trouver les faiblesses de la
pratique du travail en groupe dans l’enseignement de l’expression orale aux étudiants de
première année et leurs causes.
Partant du cadre théorique, de la réalité de la mise en pratique du travail en groupe
dans l’enseignement de l’expression orale aux étudiants de première année du Département
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de français – ENSH, dans le dernier chapitre du mémoire, nous faisons des propositions
pédagogiques que nous avons mises à l’épreuve pour en évaluer l’efficacité et la
pertinence.
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CHAPITRE I
CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE
Dans ce chapitre, nous faisons une synthèse des travaux des spécialistes français,
canadiens sur l’expression orale tout en décrivant ses caractéristiques principales avec ses
composantes, ses activités et ses démarches d’une triple étape: préparation, déroulement et
évaluation d’une part et celles du travail en groupe avec ses objectifs, ses composantes
accompagnés des avantages tant sur le plan scolaire que sur le plan social d’autre part.
1. Expression orale
1.1. Définition de l’expression orale
Dans son ouvrage Prendre la parole, Sorez (1988 : 5) a donné une définition très
simple de l’expression orale, c’est de “transmettre des messages, généralement aux autres
en utilisant principalement la parole comme moyen de communication”. L’expression
orale est donc composée de ce que l’on dit (le fond) et la façon de le dire (la forme).
Le fond (le contenu) est constitué d’idées, d’illustrations orales, de la structure et
du langage. Les idées sont des informations à transmettre, des opinions personnelles, des
sentiments exprimés, etc. Les illustrations orales concrétisent les idées. La structuration est
la façon dont on organise la présentation de ses idées. Le langage se forme de la correction
linguistique et de l’adéquation socio-culturelle de ce que l’on dit (Sorez, 1988 : 15).
La forme est constituée de l’attitude générale, de la voix, des regards, des pauses et
des silences. L’attitude générale comprend des gestes que l’on fait en parlant, des sourires.
La voix renvoie au volume, à l’articulation, au débit et à l’intonation, etc. C’est par le
regard que l’on vérifiera si le message a été compris. Le regard établit et maintient le
contact. Les pauses et les silences sont généralement significatifs du cheminement de la
réflexion (Sorez, 1988 : 16).
Christine Tagliante (1994 : 12) a proposé une autre définition qui est directement
liée à la théorie de l’approche communicative. Selon cet auteur, “l’expression orale est
l’acquisition de la compétence de communication orale”. C’est cette définition que nous
adoptons dans notre recherche qui se base également sur la théorie de l’approche
communicative. Avec cette définition insprirée de l’approche communicative, l’expression
orale est donc composée des composantes linguistique, socio-culturelle et stratégique qui
sont présentées en détail dans la partie ci-dessous.
10
1.2. Composantes de l’expression orale
1.2.1. Composante linguistique
Cette composante comprend les contenus morphosyntaxiques, lexicaux,
phonétiques et phonologiques.
Contenus morphosyntaxiques
Il s’agit de la connaissance grammaticale et de la capacité à utiliser la grammaire de
la langue qui se compose de la description de l’organisation grammaticale (les structures,
les relations, les catégories, etc), de la morphologie (la structure interne des mots) et de la
syntaxe (l’organisation des