La langue est entièrement marquée de culture, d’une part parce qu’elle est un produit socio-historique, d’autre part, dans la mesure où elle est avant tout toujours une pratique sociale. Réciproquement, aucun trait de culture n’existe indépendamment de la langue, et celle-ci, en elle-même et pour elle-même, constitue par ailleurs l’un des objets essentiels de la culture. Ainsi, dans l’enseignement / apprentissage des langues étrangères, on trouve que les difficultés ne proviennent pas seulement de la langue elle-même, mais aussi des différences socioculturelles entre la culture d’origine de l’apprenant et celle de la langue cible. Une bonne connaissance linguistique ne suffit pas pour une bonne communication proprement dite. L’enseignement de la culture qui, dans le cadre de notre mémoire, implique à la fois l’enseignement et l’apprentissage, fait donc partie intégrante de l’enseignement des langues.
A l’heure actuelle, l’intérêt des savoirs et savoir-faire socioculturels est de plus en plus reconnu dans l’enseignement des langues et il existe bien des ouvrages d’auteurs, des recherches sur l’enseignement de la culture. Mais quoi et comment enseigner? L’enseignement des savoirs et savoir-faire socioculturels doit-il se faire avant, pendant ou après celui de la langue ? La question reste encore ouverte. De plus, l’enseignement de la culture est étudié surtout comme un processus à part, non comme une part inhérente de l’enseignement de la langue. Il est difficile, en effet, de trouver une méthodologie commune à toutes les situations d’enseignement, à tous les objectifs et à tous les publics. Il existe dans chaque établissement de formation des problèmes concernant la définition du contenu et d’une approche appropriés à ses propres objectifs de formation. Pour résoudre ces problèmes, il faut bien analyser ses particularités institutionnelles: contexte institutionnel (objectifs de formation, conditions d’enseignement, etc.), le corps d’enseignants, le public, le manuel utilisé, etc. en respectant des principes méthodologiques de ce processus.
Le Département de français de l’Ecole Supérieure des Sciences Militaires (E.S.S.M) a été fondé en 2002. Actuellement, il compte 18 enseignants et 12 classes de français dont quatre classes de première année et quatre de deuxième. Pour ces classes de F.L.E de première et deuxième années, Le Nouvel Espaces est utilisé comme méthode principale d’enseignement du F.L.E. Les étudiants de troisième et de quatrième travaillent par la suite essentiellement sur les quatre compétences communicatives plus ou moins indépendantes pour l’apprentissage de la pratique de la langue.
L’un des objectifs de formation de l’Ecole Supérieure des Sciences Militaires est de former les étudiants maîtrisant bien la langue française. Ces derniers devront travailler par la suite dans le domaine de défense et pourront travailler dans des pays francophones selon les missions affectées par l’Armée. A partir de cet objectif, il est évident que ces étudiants doivent posséder de bonnes connaissances non seulement linguistiques mais aussi socioculturelles en général et des connaissances dans leur domaine spécifique en particulier : la défense. Selon l’approche communicative, bien communiquer dans une langue étrangère suppose avoir de la compétence de communication dont la compétence linguistique et la compétence socioculturelle. Alors, il faut de bonnes méthodologies et une conception raisonnable de programmes d’enseignement ainsi que du matériel nécessaire à sa réalisation.
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INTRODUCTION
La langue est entièrement marquée de culture, d’une part parce qu’elle est un produit socio-historique, d’autre part, dans la mesure où elle est avant tout toujours une pratique sociale. Réciproquement, aucun trait de culture n’existe indépendamment de la langue, et celle-ci, en elle-même et pour elle-même, constitue par ailleurs l’un des objets essentiels de la culture. Ainsi, dans l’enseignement / apprentissage des langues étrangères, on trouve que les difficultés ne proviennent pas seulement de la langue elle-même, mais aussi des différences socioculturelles entre la culture d’origine de l’apprenant et celle de la langue cible. Une bonne connaissance linguistique ne suffit pas pour une bonne communication proprement dite. L’enseignement de la culture qui, dans le cadre de notre mémoire, implique à la fois l’enseignement et l’apprentissage, fait donc partie intégrante de l’enseignement des langues.
A l’heure actuelle, l’intérêt des savoirs et savoir-faire socioculturels est de plus en plus reconnu dans l’enseignement des langues et il existe bien des ouvrages d’auteurs, des recherches sur l’enseignement de la culture. Mais quoi et comment enseigner? L’enseignement des savoirs et savoir-faire socioculturels doit-il se faire avant, pendant ou après celui de la langue ? La question reste encore ouverte. De plus, l’enseignement de la culture est étudié surtout comme un processus à part, non comme une part inhérente de l’enseignement de la langue. Il est difficile, en effet, de trouver une méthodologie commune à toutes les situations d’enseignement, à tous les objectifs et à tous les publics. Il existe dans chaque établissement de formation des problèmes concernant la définition du contenu et d’une approche appropriés à ses propres objectifs de formation. Pour résoudre ces problèmes, il faut bien analyser ses particularités institutionnelles: contexte institutionnel (objectifs de formation, conditions d’enseignement, etc.), le corps d’enseignants, le public, le manuel utilisé, etc. en respectant des principes méthodologiques de ce processus.
Le Département de français de l’Ecole Supérieure des Sciences Militaires (E.S.S.M) a été fondé en 2002. Actuellement, il compte 18 enseignants et 12 classes de français dont quatre classes de première année et quatre de deuxième. Pour ces classes de F.L.E de première et deuxième années, Le Nouvel Espaces est utilisé comme méthode principale d’enseignement du F.L.E. Les étudiants de troisième et de quatrième travaillent par la suite essentiellement sur les quatre compétences communicatives plus ou moins indépendantes pour l’apprentissage de la pratique de la langue.
L’un des objectifs de formation de l’Ecole Supérieure des Sciences Militaires est de former les étudiants maîtrisant bien la langue française. Ces derniers devront travailler par la suite dans le domaine de défense et pourront travailler dans des pays francophones selon les missions affectées par l’Armée. A partir de cet objectif, il est évident que ces étudiants doivent posséder de bonnes connaissances non seulement linguistiques mais aussi socioculturelles en général et des connaissances dans leur domaine spécifique en particulier : la défense. Selon l’approche communicative, bien communiquer dans une langue étrangère suppose avoir de la compétence de communication dont la compétence linguistique et la compétence socioculturelle. Alors, il faut de bonnes méthodologies et une conception raisonnable de programmes d’enseignement ainsi que du matériel nécessaire à sa réalisation.
Au cours de l’enseignement du F.L.E, plus ou moins conscients de l’importance de la compétence socioculturelle, nos enseignants ainsi que nos apprenants font beaucoup d’efforts pour une bonne acquisition de celle-ci: l’exploitation de la méthode, l’auto-formation et la formation continue en matière culturelle, l’amélioration et l’innovation des méthododologies d’enseignement culturel de la part des enseignants; l’auto-apprentissage et une acquisition active des éléments culturels présentés dans les cours par les étudiants …
Pourtant, les résultats restent bien limités: l’inadaptation des actes langagiers dans un contexte communicatif concret est due au manque de connaissances socioculturelles de la langue cible, aux interférences négatives de la culture maternelle, y compris celles concernant le domaine de la défense, une spécialité de nos étudiants, dont jusqu’à présent nous n’avons pas encore d’ouvrage complet et assez bien élaboré, même si les étudiants ont d’autres disciplines pour compléter l’enseignement de la compétence socioculturelle telles que la littérature française, la civilisation française, le français de spécialité militaire … Et nous voulons, dans ce travail de recherche, nous intéresser essentiellement à l’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de première et de deuxième car ce public présente des particularités, souvent néfastes pour l’apprentissage du F.L.E : niveau hétérogène du français, étudiants militaires, faible fréquence des contacts avec la culture française ... et que nous voulons traiter l’enseignement de la culture en tant qu’une partie intégrante de l’enseignement du F.L.E, non que celui-ci soit une discipline à part. Nous avons méné notre enquête auprès des enseignants et des apprenants de français concernés pour apporter les réponses à la question de recherche principale suivante: Quelle est la situation d’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français de première et de deuxième impliqué dans l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M?
De plus, nous constatons que la recherche sur l’enseignement de la compétencesocioculturelle, partie incorporée du processus d’enseignement de la langue, reste sous-investie dans le cadre de notre établissement.
Notre travail aura donc pour objectif de dresser le tableau de l’enseignement de la compétence socioculturelle dans celui du F.L.E aux étudiants de première et de deuxième à l’E.S.S.M. A partir de la question de recherche principale mentionnée plus haut, nous formulons les questions de recherche concrètes suivantes :
1- Quelles sont les difficultés culturelles rencontrées par les étudiants de français de première et de deuxième dans l’apprentissage du F.L.E à l’E.S.S.M ?
2- Quelles sont les difficultés des enseignants de F.L.E dans leur enseignement de la compétence socioculturelle ?
3- Les contenus socioculturels présentés dans Le Nouvel Espaces répondent-ils aux objectifs de l’enseignement du F.L.E aux étudiants de français de première et de deuxième à l’E.S.S.M ?
4- Quelles seront les propositions méthodologiques et pédagogiques pour améliorer l’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français de première et de deuxième à l’E.S.S.M ?
Et nous formulons quatre hypothèses ci-dessous.
Hypothèse 1: Pour différentes raisons : niveau de langue hétérogène, grandes différences entre leur culture maternelle et la culture française, contacts difficiles avec les réalités étrangères ... nos étudiants de français de première et de deuxième rencontrent beaucoup de difficultés dans leur apprentissage de la compétence socioculturelle au cours de l’acquisition du F.L.E: manque de connaissances dans plusieurs domaines historiques, géographique, politiques ... Et ces handicaps en culture française empêchent une bonne acquisition de la langue.
Hypothèse 2 : Nos enseignants de F.L.E rencontrent aussi des difficultés culturelles et méthodologiques dans la mise en oeuvre de l’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de première et de deuxième : choix difficile d’une progression appropriée au niveau hétérogène des étudiants, l’insuffisance de connaissances en culture française, manque d’expérience et de méthodologies en matière d’enseignement de la culture en classe de F.L.E, etc. Et ces facteurs constituent un obstacle à un enseignement efficace de la compétence socioculturelle à l’E.S.S.M.
Hypothèse 3: Les contenus socioculturels présentés dans Le Nouvel Espaces représentent bien les domaines principaux de la culture française : société, éducation, moeurs et coutumes, politique, littérature, etc. Pourtant, cet inventaire de contenus socioculturels n’est pas satisfaisant par rapport aux objectifs de l’enseignement du F.L.E, aux attentes des apprenants concernés.
Hypothèse 4 : L’apport des documents authentiques complémentaires, riches en connaissances socioculturelles en classe de F.L.E et une meilleure méthodologie des enseignants dans l’enseignement de la culture et une meilleure conscience dans l’apprentissage culturel des étudiants peuvent améliorer leur acquisition de la compétence socioculturelle à l’E.S.S.M.
Pour vérifier les hypothèses formulées plus haut, nous avons utilisé dans notre travail de recherche les deux techniques de recherche principales suivantes :
Analyse de contenu : analyser les contenus linguistiques et socioculturels dans la méthode utilisée pour l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M.
Enquête par entrevue et par questionnaire, auprès des enseignants de F.L.E et des apprenants ciblés pour décrire l’état des lieux de l’enseignement de la compétence socioculturelle à l’E.S.S.M.
Ainsi, l’objectif de notre travail est d’esquisser un tableau le plus complet que possible de l’enseignement de la compétence socioculturelle aux étudiants de français de première et de deuxième à l’E.S.S.M. ; et plus loin, nous pourrons y apporter des propositions méthodologiques et pédagogiques pour l’améliorer.
Nous avons mené notre enquête auprès des enseignants du Département de français de l’E.S.S.M et des étudiants de première, de deuxième et de troisième année.
Notre mémoire se compose de trois chapitres.
Dans le premier chapitre, nous présenterons le cadre théorique de l’enseignement de la culture intégré dans l’enseignement de la langue : la définition du terme culture, la compétence culturelle et la compétence interculturelle, les principes méthodologiques et des modèles d’enseignement de la culture proposés par des auteurs.
Dans le deuxième, nous allons présenter d’abord le contexte général de l’enseignement du F.L.E à l’E.S.S.M qui sert du cadre de l’enseignement de la compétence socioculturelle à nos étudiants de français de première et de deuxième par une présentation sommaire des facteurs intervenant dans ce processus sur place. Et en nous basant sur l’analyse du corpus constitué auprès des étudiants et des enseignants du Département de français, à l’E.S.S.M lors de nos enquêtes par questionnaire et par entrevue, nous dresserons l'état des lieux de l’enseignement de la culture mis sur place actuellement en rapport avec les objectifs de l’enseignement du F.L.E et de la culture française : le public ciblé (le niveau de culture française, la conceptions méthodologique et les besoins en matière culturelle, etc.), le corps d’enseignants (expérience, formation initiale et continue, conception et pratique de classe en matière d’enseignement culturel) et l'enseignement des contenus socioculturels dans Le Nouvel Espaces au travers des remarques et des jugements des enseignants de F.L.E et des étudiants ... Tout ce travail consistera à esquisser le tableau de l’enseignement de la culture mis en place à l’E.S.S.M. D’où nous pourrons reconnaître les points forts ainsi que les points faibles qui serviront de bases pour nos propositions méthodologiques et pédagogiques afin d’améliorer l’enseignement de la compétence socioculturelle dans le chapitre suivant.
Dans le dernier chapitre, nous apportons les propositions envisageables concernant les contenus culturels à enseigner et le choix de documents de classe en fonction des objectifs d’enseignement du F.L.E de l’établissement ; les démarches méthodologiques pour améliorer l’enseignement de la culture française en classe de F.L.E à l’E.S.S.M ainsi que les suggestions en vue d’améliorer et de perfectionner la compétence professionnelle des enseignants de français dans leur enseignement de la compétence socioculturelle.
CHAPITRE 1
L’ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE
Comme la didactique des langues évolue sans cesse et a connu de grands changements dans les méthodes et approches d’enseignement pendant les 50 années dernières, à chaque perception du processus d'enseignement des langues correspond une méthode d'enseignement de la culture. Dans un premier temps, nous ferons le bilan des méthodes et approches d'enseignement du français langue étrangère (F.L.E) en général et celui de la culture en particulier. Et nous sommes amenés à bien définir le terme «culture» dans l'enseignement du F.L.E.
1. Définition de la culture
Depuis des années 80, dans la didactique des langues, on parle beaucoup du rôle des connaissances socioculturelles dans l'enseignement d'une langue étrangère, et du F.L.E en question. Mais dans les ouvrages d'auteurs, on les propose sous des termes très divers dont deux termes très souvent utilisés: la culture et la civilisation. Sont-ils synonymes ou ils couvrent des champs d’études différents ? Nous allons l’examiner plus de près et en proposer notre point de vue.
1.1. Qu’est-ce que la culture ?
«Culture» est un terme qui, du moins dans son acception actuelle, a une histoire. A la fin du XIXe siècle, avec l'apparition des sciences sociales, on a commencé à parler de «cultures» (au pluriel). Edward B. Tylor, un anthropologue anglais, en a donné en 1871, la première définition: «La culture est un tout complexe englobant les connaissances, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes ainsi que les autres capacités et habitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une société.»
Au cours du développement de la société, y compris celui des sciences, on a vu apparaître plusieurs définitions de la culture en fonction du domaine dont elle a fait l'objet d'étude. Nous pourrons ainsi trouver des conceptions parfois très divergentes d’historiens, d’anthropologues, de philosophes, de sociologues, etc.. En voici quelques-unes !
Pour Morin, le terme «culture» a deux sens:
• Premièrement, il désigne, dans son acception générale, tout ce qui n'est pas la nature, tout ce qui est appris, le savoir, les savoir-faire, les mythes, etc., tout ce qui est transmis de génération en génération;
• Deuxièmement, il désigne, dans un sens plus restrictif, les diverses cultures, leurs formes singulières, chacune avec ses rites, sa technique.
Mais en réalité, la culture n'existe qu'à travers les cultures. La culture en soi, séparée des cultures qui se manifestent diversement n'existe pas. Il nous faut donc réaffirmer que la culture est une partie inséparable de la notion de patrie.
D'après le dictionnaire Le Petit Robert 2006, la culture est définie comme:
• Développement de certaines facultés de l'esprit par les exercices intellectuels appropriés; par exemple l'ensemble des connaissances acquises qui permettent de développer le sens critique, le goût, le jugement ® connaissance, éducation, formation, instruction;
• Ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation;
• Ensemble des formes acquises de comportement, dans les sociétés humaines et c'est le synonyme de «civilisation».
D'après CORTES (1993-1994 : 46), la culture «c'est ce patrimoine de coutumes, de savoir, de gestes que les sociétés humaines se transmettent d'une génération à l'autre; c'est l'ensemble des structures sociales, religieuses, artistiques». «La culture est à la fois pour l'homme le réceptacle dans lequel il déversera les produits de son imagination, de sa création, et le réservoir qui lui dispensera une certaine manière de vivre.»
A partir de ces définitions, nous prendrons ci-dessous la définition de la culture de l'UNESCO, présentée à la suite de la conférence mondiale sur les politiques culturelles tenue à Mexico en 1982 dans «la Déclaration de Mexico» sur les politiques culturelles pour la plus complète:
«La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs; qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»
1.2. La culture et la civilisation
Dans plusieurs ouvrages, les auteurs utilisent très souvent les deux termes : la culture et la civilisation pour désigner l’ensemble de connaissances socioculturelles dans l’enseignement du F.L.E. Sont-ils synonymes ou concurrents dans la didactique des langues étrangères? Dans plusieurs cas, nous trouvons nécessaire de recourir à la définition du terme de civilisation pour mieux définir la culture.
Dans le dictionnaire Le Petit Robert 2006, nous pouvons trouver les définitions suivantes du terme « civilisation »:
• Fait de civiliser ou se civiliser;
• Ensemble des caractères communs aux vastes sociétés considérées comme avancées; ensemble des acquisitions des sociétés humaines;
• Ensemble des phénomènes sociaux (religieux, moraux, esthétiques, scientifiques, techniques) communs à une grande société ou à un groupe de sociétés.
Ou bien, selon Huntington dans un ouvrage intitulé «Le choc des civilisations», une civilisation représente l'entité culturelle la plus large. Elle est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres. De plus, les civilisations vivent ... et meurent. C'est normal parce que les hommes forment ces civilisations. Ils naissent, se développent, meurent. Et dans l'histoire, on en voit bien des exemples: la civilisation égyptienne, la civilisation grecque, etc.
A partir de la définition de culture et de civilisation, nous sommes devant un choix : quel terme allons-nous adopter pour notre recherche ou acceptons-nous tous les deux termes comme synonymes pour couvrir les connaissances en culture cible présentées dans le cours du F.L.E ?
«Les notions de culture et de civilisation ont été l’objet, pendant des siècles et dans différents pays, de la part des historiens, des philosophes et des anthropologues, d’interprétations diverses, chacun des mots évoluant parfois isolément, parfois en relation avec l’autre et, dans ce dernier cas, souvent pour s’opposer, quelquefois pour se confondre.» (Reboullet, 1973)
Alors, la culture ou la civilisation, c'est l'ensemble des caractères moraux et esthétiques, des moeurs et coutumes, des manières de penser et de vivre, des créations communs à une société quelconque ou à un groupe de sociétés. C’est ainsi que les concepts de civilisation et de culture, pour des raisons concrètement opératoires, ont été confondus dans la même acception : «Il a été admis que civilisation (sens moderne) et culture (tel que l’emploient aujourd’hui les anthropologues et les sociologues anglo-saxons ou de langue espagnole) recouvraient le même contenu et pouvaient donc être indifféremment employés». (Reboullet, 1973)
Toutefois, en tenant compte des ouvrages de chercheurs et didacticiens, nous trouvons que le terme «culture» implique encore une partie non linguistique mise en place dans la classe de langue comme le gestuel, la distance entre les interlocuteurs lors des interactions, etc. Celle-ci constitue alors une composante intégrante du processus d'enseignement des langues étrangères. On entend parler des Cours de Civilisation Française, et non Cours de Culture Française. La «civilisation» est l'ensemble des connaissances sur la géographie, la société, la littérature, la politique, les moeurs et coutumes, les beaux-arts .... Ce sont plutôt les contenus d'un cours de civilisation destiné aux étudiants de troisième et de quatrième permettant à ceux-ci d’acquérir un système de connaissances théoriques et une vue d'ensemble sur l'histoire du pays dont la langue fait l'objet de l'enseignement, et dans notre cas, c'est celle de la France ainsi qu'une vue panoramique sur la société française