On sait que les genres discursifs dans le domaine des grands médias (presse, radio et télévision, Internet) connaissent une grande diversité. La communication médiatique manifeste en même temps plusieurs fonctions : fournir des informations et aussi commenter, inciter à faire, à penser. Ces genres de discours méritent toujours description, analyse et projet didactique. En tenant compte de cette importance, beaucoup de recherches ont porté leur attention sur des genres discursifs : interview, fait divers, reportage.
Le débat - un des discours médiatiques assez compliqué à analyser - mérite toujours l'attention des chercheurs en raison de ses caractéristiques intéressantes d'une interaction verbale particulière ainsi que de ses applications variées et efficaces dans l'enseignement du Français langue étrangère et du Français langue seconde.
De telles remarques nous font poser une suite de questions :
- Quelles stratégies un débatteur choisit-il dans son choix d'argument pour attaquer son adversaire et se défendre lors d'un débat médiatique contradictoire?
- Quels moyens linguistiques lui sont-ils nécessaires pour réaliser ses arguments?
- Pour faire jouer une simulation globale de débat dans les classes 10è, 11è, 12è du cursus A du programme de l’enseignement intensif du français et en français, quelles démarches l'enseignant appliquera-t-il ?
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A mon meilleur ami : DO VINH QUANG
Remerciements
Ce mémoire n'aurait jamais vu le jour sans les critiques éclairées ainsi que l'enseignement précieux, l'encouragement et la patience de Monsieur trÇn thÕ hïng - Docteur en Science du langage, directeur de mes recherches. Qu'il trouve ici l'expression de ma profonde reconnaissance et mes sincères remerciements.
Je tiens à remercier les professeurs de français des deux lycées : Hanoi - Amsterdam et Chu Van An - Hanoi pour leur aide précieuse dans la construction de mes corpus.
J'adresse ma gratitude profonde à mes parents et mes soeurs qui m'ont toujours encouragée et soutenue au cours de mon travail de recherche.
Mes remerciements vont enfin aux collègues, aux amis vietnamiens, français et belges pour leur soutien efficace et surtout pour leurs conseils, leurs encouragements chaleureux.
Table des matiÌres
INTRODUCTION 6
Chapitre I : Le débat 8
I. Débat dans la typologie des interactions verbales 8
II. Définition 11
1. Définition du débat 11
2. Types de débats 13
Chapitre II : L'argumentation 16
I. Définition de l'argumentation 16
II Typologies des argumentations 18
1 Raisonnement sur la cause 18
2 Analogie 19
3 Définition 19
4 Argumentations sur les personnes 20
5 Argument d'autorité 20
III. Argumentation dans la langue 20
1 Topos 21
2 Opérateur argumentatif 24
3 Connecteur argumentatif 25
4 Marques axiologiques 25
IV. Eléments constitutifs de l'argumentation 26
1. Les participants 27
2. La thèse 28
3. L'argument 30
Chapitre III : Stratégies d'argumentation dans le débat médiatique 32
I. Le choix d'argument dans un débat médiatique 33
1. Le statut du débatteur et de son (ses) interlocuteur(s) 33
1.1 Le statut du débatteur 34
1.2 Le statut de l'interlocuteur 34
2. Stratégies d'argumentation dans le débat médiatique 35
2.1 Stratégies d'intervenir 35
2.1.1 Stratégies d'attaque 35
2.1.2 Stratégies de défense 45
2.2 Le choix des arguments 47
II. Réalisation linguistique des arguments 53
1. Moyens linguistiques pour justifier l'opinion personnelle et introduire
l'argument 54
2. Moyens linguistiques pour enchaîner les arguments 57
3. Moyens linguistiques pour donner un exemple 58
4. Moyens linguistiques pour donner une réfutation 59
4.1 Moyens linguistiques pour donner une réfutation absolue 59
4.2 Moyens linguistiques pour apporter une concession et introduire un
contre-argument 61
5. Moyens linguistiques pour inviter l'interlocuteur à préciser son point de vue 62
6. Moyens linguistiques pour prendre la parole 63
7. Moyens linguistiques pour synthétiser 64
Chapitre IV : Débat en classe de langue 66
I. Pourquoi travailler le débat dans la classe de langue ? 66
1. Débat dans la classe de langue 66
2. Débat dans les classes bilingues 11è, 12è du cursus A au Vietnam. 67
II. Compétences visées chez l'élève 69
1. Des compétences linguistiques 70
2. Des compétences communicationnelles paraverbales et non verbales 71
3. Des compétences cognitives 74
4. Des compétences individuelles 76
5. Des compétences sociales 76
III. Organisation pratique du débat en classe de langue 77
1. Consignes de l'exercice 77
2. Répartition des rôles pour la préparation 81
3. Préparation en groupe 83
3.1 Le groupe d'animateur 84
3.2 Le groupe de débatteur 88
4. Mise en commun 90
4.1 Répartition pour le déroulement du débat 90
4.2 Organisation de l'espace 91
4.3 Déroulement du débat 92
4.4 Synthèse de l'exercice 93
CONCLUSION 95
BIBLIOGRAPHIE 99
ANNEXE
Corpus 1
Corpus 2
Corpus 3
INTRODUCTION
On sait que les genres discursifs dans le domaine des grands médias (presse, radio et télévision, Internet) connaissent une grande diversité. La communication médiatique manifeste en même temps plusieurs fonctions : fournir des informations et aussi commenter, inciter à faire, à penser.... Ces genres de discours méritent toujours description, analyse et projet didactique. En tenant compte de cette importance, beaucoup de recherches ont porté leur attention sur des genres discursifs : interview, fait divers, reportage...
Le débat - un des discours médiatiques assez compliqué à analyser - mérite toujours l'attention des chercheurs en raison de ses caractéristiques intéressantes d'une interaction verbale particulière ainsi que de ses applications variées et efficaces dans l'enseignement du Français langue étrangère et du Français langue seconde.
De telles remarques nous font poser une suite de questions :
- Quelles stratégies un débatteur choisit-il dans son choix d'argument pour attaquer son adversaire et se défendre lors d'un débat médiatique contradictoire?
- Quels moyens linguistiques lui sont-ils nécessaires pour réaliser ses arguments?
- Pour faire jouer une simulation globale de débat dans les classes 10è, 11è, 12è du cursus A du programme de l’enseignement intensif du français et en français, quelles démarches l'enseignant appliquera-t-il ?
C'est à partir de ces problèmes que nous avons choisi comme notre sujet d'études : "Stratégies d'argumentation dans le débat".
Pour réaliser ce travail de recherche, nous adoptons une méthodologie descriptive, analytique: décrire et analyser un débat médiatique authentique pour trouver les stratégies d'argumentation les plus utilisées des débatteurs afin de proposer ensuite un projet didactique concernant l'application de cette interaction verbale dans une classe de langue, précisément dans les classes bilingues 11è et 12è.
Pour atteindre ces objectifs, nous partons des théories concernant le débat et l'argumentation élaborées par Catherine Kerbrat-Orecchioni, Robert Vion, Christian Plantin… et d'autres linguistes interactionnistes. Les stratégies d'argumentation seront ensuite analysées à partir d'un corpus enregistré directement de TV5, qui, selon nous, ne sera pas suffisant pour tirer des conclusions crédibles, mais nous fournira certainement des illustrations spontanées, authentiques. Nos deux autres corpus réalisés dans des classes bilingues nous aideront à construire notre projet didactique : "Débat en classe de langue".
Notre travail de recherche comprend quatre parties :
Dans les deux premiers chapitres, nous présenterons les éléments théoriques de base concernant notre recherche : l'un abordera le débat en tant qu'une interaction verbale, l'autre traitera les théories de l'argumentation.
Le troisième chapitre consiste à analyser quelques stratégies d'argumentation des débatteurs illustrées par le débat enregistré de TV5. Nous voudrions aborder la tâche la plus importante de tout débatteur, celle qui décide sa réussite : choisir ses arguments et leur utilisation dans l'attaque contre l'adversaire ainsi que dans sa défense. Nous chercherons également à trouver les moyens linguistiques les plus nécessaires pour la réalisation verbale des arguments.
Le résultat du troisième chapitre accompagné des analyses des débats enregistrés dans des classes bilingues nous permettra d'aborder le débat comme une activité pédagogique dans une classe de langue.
Chapitre I : le DÐbat
L’analyse de n’importe quelle interaction, y compris le débat, nécessite toujours une base théorique solide car chacune pourrait être étudiée sous différents points de vue de différentes branches de la science du langage. Ainsi pour atteindre notre dernier but portant sur la stratégie d’argumentation dans les débats, il nous faut tout d’abord mettre le débat dans le cadre théorique de l’interaction verbale afin de déterminer sa définition, ses différents types présents dans la réalité et surtout ses caractéristiques nécessaires à nos analyses de corpus.
I. Le débat dans la typologie des interactions verbales
Proposer une typologie des interactions verbales reste toujours un travail difficile pour les linguistes. Jusqu’en 1990, C. Kerbrat-Orecchioni a affirmé que :
« Aucune typologie consistante des interactions n’ayant encore été proposée à ce jour. » C. Kerbrat-Orecchioni, Les interactions verbales – Tome 1, Armand Colin, 1990, p. 112
Ainsi chaque auteur propose une typologie en se basant sur des critères différents. Cela signifie que les interactions sont traitées sous différents points de vue.
La typologie de C. Kerbrat-Orecchioni (Les interactions verbales, Tome I) se base sur six critères :
la nature du site (cadre spatio-temporel)
le nombre et la nature des participants
le but
la formalité
le ton
d'autres axes : la durée, le rythme…
Elle ajoute que certaines différences entre les types d’interaction se localisent également au niveau de leur contenu : thèmes abordés, nature de la marcro-structure…
Dans cette typologie de C. Kerbrat-Orecchioni, le débat, la discussion, l’entretien et l’interview sont présentés sous forme d’une comparaison avec la conversation et entre eux-mêmes. Avant d’analyser chaque interaction, l’auteur prévient que les relations entre ces genres, et avec la conversation, sont loin d’être claires.
Le débat est ainsi défini pour se distinguer des autres interactions verbales selon ces six critères parmi lesquels le but, la nature des participants et la formalité se reconnaissent comme des points importants parce qu'ils nous aident à ne pas confondre le débat avec la discussion - les deux types d'interaction verbale qui se ressemblent par leur caractère argumentatif. Si on les regarde de dehors, on voit dans ces deux types d’interaction des opinions s’opposer. Or ce mélange pourrait avoir des conséquences très négatives sur le résultat de la communication.
En 1992, Robert Vion (La Communication verbale, Analyses des Interactions verbales, Hachette Supérieure) a proposé un autre modèle de classement, qui est issu du courant de recherche de la linguistique interactionnelle et qui représente l’aboutissement d’une relation prenant appui sur les théories et les modèles antérieurs proposés dans ce domaine.
A l’instar des linguistes qui se sont intéressés à la problématique de l’interaction, dont C. Kerbrat-Orecchioni que nous venons de citer ci-dessus, Vion propose un modèle de structure hiérarchique de l’interaction composée de six unités formelles :
Interaction
Module
Séquence
Echange
Intervention
Selon l’analyse de R. Vion (1992), deux catégories majeures d’interaction à reconnaître sont : celle « à structure d’échange » et celle qui ne possède pas cette spécificité. Les interactions « à structure d’échange » se caractérisent par le fait que les participants ont la possibilité de devenir énonciateurs à tout moment (énonciateurs potentiels), ce qui n’est pas le cas pour les interactions « sans structure d’échange », comme les commentaires sportifs, les présentations de la météo, les bulletins d’informations, les revues de presse etc.
Afin d’établir une classification plus précise des interactions verbales dans laquelle se trouve le débat – le cible de ce mémoire, nous retiendrons les quatre critères proposés par Vion (1992), qui facilitent le fait de situer le débat dans la typologie des interactions verbales :
- Symétrie / Complémentarité : la symétrie caractérise une forme de comportement en miroir auquel adhèrent les interlocuteurs, comme c’est le plus souvent le cas dans la conversation usuelle. En revanche la complémentarité implique une différence entre les interactants, liée par exemple à leurs statuts respectifs.
- Coopération / Compétition : la coopération, comme dans un échange amical, suppose que les locuteurs sont sans cesse en quête d’un consensus général, alors que la compétition se définit par sa nature conflictuelle, à l’exemple de la dispute ou du débat.
- Nature de la finalité : la finalité de l’interaction constitue également un critère qui contribue de façon significative à son identification.
- Caractère formel / informel de l’interaction : il est en fonction d’un certain nombre de conventions plus ou moins contraignantes liées par exemple au « lieu » dans lequel se déroule l’interaction.
En reposant sur ces quatre critères, le débat se trouve dans la catégorie des interactions :
symétriques
coopératives et compétitives en même temps (mais la compétitivité l'emporte largement sur les marques de coopération)
à finalité externe, vise à enregistrer des gains ou des pertes symboliques. R. Vion, La communication verbale, Hachette – Supérieure, 1992, p. 128
- En ce qui concerne le dernier critère « caractère formel/informel », d’après Vion, « le débat nécessite une gestion explicite et formalisée de la parole, pouvant aller jusqu’à définir les thèmes sujets à discussion, limiter le temps de parole de chaque intervenant, organiser les tours de paroles et confier le contrôle de cette formalité à un animateur ou un journaliste» R. Vion, La communication verbale, Hachette – Supérieure, 1992, p. 128
.
Après avoir essayé de faire un compte rendu sur la typologie des interactions de C. Kerbrat-Orecchioni et de R. Vion, nous pourrions découvrir les caractères principaux du débat, les données importantes qui nous emmènent à la partie suivante de ce chapitre : la définition du débat.
II. Définition
Définition du débat
La première définition que nous voulons présenter est celle de C. Kerbrat-Orecchioni :
« Le débat est une discussion plus organisée, moins informelle : il s’agit encore d’une confrontation d’opinions à propos d’un objet particulier, mais qui se déroule dans un cadre « préfixé » (Casetti et al. 1981 : 22 sqq.) – sont ainsi en partie prédéterminés la longueur du débat, la durée et l’ordre des interventions, le nombre des participants, et le thème de l’échange. En outre, un débat comporte généralement un public, et un « modérateur » chargé de veiller à son bon déroulement (et même en leur absence, on peut dire que ce modérateur et ce public sont en quelque sorte intériorisés par les participants). Le débat tient donc à la fois de la discussion (par son caractère argumentatif), et de l’interview (par son caractère médiatique). C. Kerbrat-Orecchioni, Les interactions verbales – Tome 1, Armand Colin, 1990, p. 118
Cette définition met l’accent sur le caractère le plus important du débat : une confrontation d’opinion et un cadre « préfixé ». Il s’agit ici d’une comparaison avec la discussion et l’interview, qui nous aide à mieux comprendre ce type d’interaction. Il est clair que l’analyse du débat sera très compliquée car ce dernier possède en même temps le caractère argumentatif et le caractère médiatique.
R. Vion, lui aussi, a proposé une définition dans La communication verbale (1992). En se basant sur les quatre critères de l’interaction verbale, il insiste sur le caractère symétrique et la concurrence entre la coopération et la compétition dans le débat, et aussi la présence du public.
« Le débat est un type d’interaction qui peut soutenir la comparaison avec la compétition sportive mettant en présence deux sujets. (…) Par rapport aux critères retenus, le débat se présente comme une interaction symétrique. (…) Outre son caractère symétrique, le débat se caractérise par une dimension des formes de compétitivité sur celles de la coopération. (…) L’une des caractéristiques du débat concerne l’existence d’un public. C’est ce dernier qui constitue le véritable enjeu, c’est lui qu’il faut convaincre car il paraît peu probable de pouvoir convaincre son adversaire. » R. Vion, La communication verbale, Hachette – Supérieure, 1992, p. 138
Donc, à partir de ces définitions, nous pourrons conclure que le débat est une interaction verbale compliquée à analyser. Mais son caractère le plus important est sa situation d’énonciation particulière où se trouvent plusieurs participants représentant différents points de vue, qui visent chacun un but précis : convaincre l’adversaire et le public par un art d’argumentation. Aussi celui-ci joue-t-il un rôle incontestable pour chaque interactant dans l’attaque contre ses adversaires ainsi que dans la protection de soi-même.
Types de débats
En recourant à l’Antiquité, selon l’intervention de Jane Méjias, au cours de l’Université d’automne de Paris, consacrée à l’ECJS en novembre 99 publiée sur http : // www2.ac-lyon.fr/enseigne/ses/ecjs/argumenter.html, le débat a toute une longue histoire : les débats homériques (IXè siècle av J. –C.), dont la preuve est les réunions de l’assemblée entre les héros de l’Iliade ; les débats de la démocratie athénienne, la joute éristique (Vè siècle av J.-C.) ; Topique d’Aristote ( vers 350 av J. –C.), et les débats qui signifient un genre poétique (depuis le début du XIIè siècle) créé par les trouvères et les troubadours ; la disputation médiévale (XVè siècle)…
La liste des formes du débat tout au long de l’Histoire serait illimitée de continuer. Nous nous contenterons de retourner au temps moderne pour voir les types de débat. Toujours selon Jane Méjias, deux types principaux de débat à reconnaître sont : débat scientifique et débat médiatique. La distinction se manifeste dans le tableau suivant :
Débat scientifique
Débat médiatique
Des thèses sont confrontées.
Des opinions sont confrontées.
Ces thèses sont fondées sur des hypothèses.
Ces opinions sont fondées sur des jugements de valeur.
Ces thèses sont étayées par des arguments scientifiques.
Ces opinions sont étayées par des expériences sociales, des intuitions.
Ce type de débat est préparé par un travail documentaire.
Ce débat se passe d’une façon spontanée.
Ce débat est organisé.
Il s’agit d’une écoute aléatoire dans ce débat.
Ce débat ouvre le point de vue de l’autre.
Ce débat renforce le point de vue de chacun.
Ce débat donne lieu à une synthèse.
Ce débat n’a pas de suite directe.
Ce débat permet de clarifier les enjeux.
Ce débat permet l’évolution des représentations sociales.
Cependant il nous semble que ce tableau reste insuffisant en ce qui concerne le débat médiatique, dont le débat télévisé auquel nous nous intéressons dans ce mémoire. D’après Noël Nel (Le débat télévisé, Armand Colin, 1990), pour une définition du débat télévisé, il est impossible d’oublier un des deux éléments suivants N. Nel, Le débat télévisé, Armand Colin, 1990, p. 19.
:
- le dispositif télévisuel : qui constitue un rôle important dans la problématisation du thème de référence mais qui n’appartient pas directement au domaine linguistique. Ce dispositif sera donc traité dans une autre recherche que celle-ci.
- le dispositif conversationnel, qui, quant à lui, « place les pratiques dialogiques dans la perspective de la confrontation, qui inscrit les stratégies d’argumentation dans le cadre d’une structure duelle à fort encadrement rituel. » N. Nel, Le débat télévisé, Armand Colin, 1990, p. 19
Cet élément repose sur un problème intéressant mais fort compliqué : l’argumentation sur laquelle portera notre attention.
Pourtant sous l’angle de vue des enseignants, nous trouvons qu’à côté des débats scientifique et médiatique, le débat pédagogique (le débat réalisé par des élèves dans l’apprentissage) mérite également d’être étudié dans le cadre de l’étude des interactions verbales. Par rapport aux caractères présentés ci-dessus des débats scientifique et médiatique, on pourrait en identifier quelques-uns qui relèvent du débat pédagogique :
Des opinions ou des thèses (selon la matière visée dans le débat) y sont confrontées. Elles sont donc fondées soit sur des jugements de valeur, soit sur des connaissances scientifiques acquises des apprenants.
La préparation ainsi que l'organisation de ce type de débat sont dirigées par l'enseignant mais son déroulement se passe d’une façon spontanée selon les apprenants.
Quant aux objectifs de ce débat, on vise essentiellement son apport pédagogique : renforcer l’acquisition et le développement des connaissances et la capacité de réflexion des apprenants.
Le débat pédagogique pourrait se pratiquer dans différentes matières. Mais dans le cadre de ce mémoire, nous ne nous intéressons qu’aux débats en langue étrangère (précisément les débats réalisés en français par les élèves vietnamiens), dont l’un des objecti